samedi 19 mai 2018

Une journée à Amiens

L'an dernier, nous avions effectué une balade à Amiens (hortillonnages, marché, ville, cathédrale) dont nous avions gardé un très bon souvenir, et nous avions envie de renouveller l'expérience.
Nous voilà donc partis en ce samedi matin, avec notre amie Véronique, par 6 degrés! je rappelle que nous sommes le 19 mai, et que les Saints de glace nous ont quitté depuis 1 semaine, ce qui laisserait supposer un temps plus chaud!
Notre chauffeur décide de prendre, après une confortable autoroute, une petite nationale, dont le principal désavantage, pour nous les femmes, consiste à ne pas posséder d'aire de repos qui nous permettrait de soulager notre vessie, sollicitée par les cafés et thés matinaux. L'Homme, fort complaisant, décide alors d'aller visiter quelques villages environnants, qui, à presque 9heures du matin, devraient posséder quelques cafés accueillants. Premier village, rien! deuxième village, rien! troisième village: nous appercevons un estaminet dont la porte est ouverte. youpiiii! allons donc causer café et toilettes à son tenancier. Ah! le terme d'estaminet était on ne peut plus adapté à l'établissement: carrelage d'il y a au moins 100 ans, toiles d'araignées décoratives, vieux comptoir, vieilles chaises, vieux patron, et encore plus vieille patronne qui, du fond de sa cuisine nous darde des regards assassins! le patron: Bérurier, dans San Antonio, ou, pour ceux qui n'ont pas cette référence, Raymond Bidochon, le cheveu en bataille gras, le regard torve, le ventre proéminent, et la main prête à soulager des démangeaisons intempestives et mal placées. A cela ajoutez le mégot de cigarette pendant de sa lippe, et vous aurez un tableau à peu près ressemblant.
Nous demandons cependant si nous pourrions espérer, qui un café, qui un thé (l'Homme pendant ce temps était allé garer sa voiture), à quoi, avec un regard nous considérant comme des extra terrestres il nous fut répondu que non, les machines ne sont pas branchées! Nous nous regardons, Véro et moi, et en silence nous nous demandons pourquoi alors il a ouvert son commerce? D'une voix toute gentille (si, si, j'en suis capable), je lui demande alors s'il aurait des toilettes. Toujours aussi renfrogné, et un brin embarrassé, il me répond que ce sont des toilettes à moitié turques, ce à quoi je lui réplique que mon racisme ne va pas jusque là et que basta! quand on a envie, on a envie. Sur un soupir profond, il nous guide alors vers une porte vermoulue, et nous voilà dans une grange en terre battue, avec des poulaillers désertés (comme dans Chiken Run, les poules ont dû se faire la malle!), je cherche du regard une porte indiquant les fameuses toilettes, mais non, notre périple n'est pas terminé, et il ouvre une espèce de grande porte coulissante en tôle qui donne sur une cour où un cerisier penche sous le poids de ses futurs fruits, et où, au fond, une cabane rudimentaire en bois arbore un magnifique WC écrit en grosse lettres. Effectivement, les toilettes sont totalement à la turque, juste un trou bétonné dans la terre! cela m'a renvoyé aux toilettes de mon enfance, au fond de l'Ardèche, je n'aurais jamais imaginé que cela puisse encore exister!
Bien, après ce petit interlude campagnard, nous reprenons notre route vers Amiens où je fais sur le marché l'acquisition de plans de légumes bio, venus tout droit des hortillonnages, et qui, l'an dernier, m'avaient totalement satisfaite, alors, j'espère qu'il en sera de même cette année. Ensuite, nous nous inscrivons pour visiter la magnifique cathédrale, mais il fait si froid que nous ne finirons pas la visite, et que l'Homme, qui est parti en tee shirt, va quérir, ventre à terre, un sweet bien chaud. La visite se poursuivra tranquillement à travers la ville l'après midi sous un soleil timide (on sent bien que  c'est déjà le Nooord!).

vendredi 18 mai 2018

Tout arrive! même l'envie de reprendre ce fameux blog qui met un sourire aux lèvres de certains de mes lecteurs complaisants!
Que m'est il arrivé durant ces 4 années où je vous ai délaissés, mais non oubliés?
Je pense que le pire a été, un soir de réveillon 2016, l'attaque sournoise et imprévue d'un vilain, très vilain microbe qui avait commencé à se déguiser en grippe avant d'être démasqué et éradiqué... au bout de plusieurs mois, dont 1 d'hôpital et 2 de rétablissement approximatif. Je ne suis toujours pas entièrement remise puisque mes os ont été attaqués, spécialement ceux du pied et du genou. Ceci pour expliquer que la principale séquelle que j'ai consiste à marcher difficilement, un peu comme un canard à qui on aurait rogné les ongles. Quoi? un canard ça n'a pas d'ongles? Vous êtes sûrs? Bon, alors comme un canard à qui on aurait rogné les ongles...s'il en avait.
Il y a quelques mois, je reçois un mail d'une proche me disant: "madame Z recherche de toute urgence une mamie dynamique pour accompagner un voyage scolaire dirigé par sa fille, ça t'intéresse?"
Ah! orgueil sans préjugés, quand tu nous tiens! Et comment que ça m'intéresse! moi qui ai toujours un pied levé pour aller voir ce qui se passe ailleurs! Est ce le terme de "mamie dynamique" qui m'a fait oublié l'espace d'un instant que marcher 500 mètres relevait chez moi de l'exploit? Toujours est il que je me suis entendue téléphoner à la fille de madame X: "mais oui, ça m'intéresse! les enfants? pas de problème! les visites de châteaux? pas de problème! dormir d'un œil en surveillant de l'autre d'éventuelles discordes enfantines? pas de problème!"
J'entendais bien en arrière fond comme une petite voix me disant "tu es complètement folle, ma pauvre fille! tu sais bien que tu ne peux pas marcher, tu sais bien que tu as maintenant une patience limitée pour nos chères têtes blondes et encore plus pour nos chères têtes brunes! et qu'est ce que tu vas faire, vieille chose, au milieu de tous ces jeunes, tu crois que tu vas faire illusion?"
Mais en général je suis incapable d'écouter ce genre de voix dite voix de la raison, et voilà comment, quelques mois plus tard, je me suis retrouvée à cavaler derrière 40 gamins visitant douves et donjons, sans possibilité de me pleurer dessus!
A Blandy les Tours, le donjon fait 34 mètres de haut, et j'ai à peine eu le temps de me penser: "je ne vais jamais pouvoir monter autant d'escaliers" que l'une des maîtresses me dit: " Ginette, soyez gentille, fermez la marche, ne laissez personne derrière vous"
Bon, puisque le choix ne m'est pas donné, je vais escalader ces marches, et faire taire mon genou ("ce soir, la douleur, ce soir, je t'écouterai gémir, maintenant, on n'a pas le temps"). Donc, me voilà grimpant, ahanant, en me motivant par l'idée des belles photos que je ferai du haut de la tour. Arrivée en haut, soufflant comme un taureau avant l'attaque, ma tête émerge au grand jour, et mes oreilles reçoivent ce message: "Ginette, ça ne vous ennuie pas de redescendre, il y a des petites qui pleurent car elles ont le vertige". Ben pourquoi ça m'ennuierait, je ferai mes photos une autre fois, car c'est dans mes projets de recommencer une telle montée!! Je redescends donc les 3 donzelles, qui, à peine en bas et tout vertige oublié commencent à chahuter. Je leur demande gentiment de se calmer, ce à quoi l'une d'elle me répond, du haut de ses 10 ans, et les yeux dans les yeux: "mais nous, on est des enfants, on a besoin de bouger, tu peux pas savoir, toi, tu es vieille!"
Trop heureuse de cette journée, je n'ai pas pu faire de photos, j'ai pris 100 ans d'un coup, et personne n'a été conscient de mon exploit sportif!!!
Alors, cher lecteur, j'attends tes applaudissements!