samedi 19 mai 2018

Une journée à Amiens

L'an dernier, nous avions effectué une balade à Amiens (hortillonnages, marché, ville, cathédrale) dont nous avions gardé un très bon souvenir, et nous avions envie de renouveller l'expérience.
Nous voilà donc partis en ce samedi matin, avec notre amie Véronique, par 6 degrés! je rappelle que nous sommes le 19 mai, et que les Saints de glace nous ont quitté depuis 1 semaine, ce qui laisserait supposer un temps plus chaud!
Notre chauffeur décide de prendre, après une confortable autoroute, une petite nationale, dont le principal désavantage, pour nous les femmes, consiste à ne pas posséder d'aire de repos qui nous permettrait de soulager notre vessie, sollicitée par les cafés et thés matinaux. L'Homme, fort complaisant, décide alors d'aller visiter quelques villages environnants, qui, à presque 9heures du matin, devraient posséder quelques cafés accueillants. Premier village, rien! deuxième village, rien! troisième village: nous appercevons un estaminet dont la porte est ouverte. youpiiii! allons donc causer café et toilettes à son tenancier. Ah! le terme d'estaminet était on ne peut plus adapté à l'établissement: carrelage d'il y a au moins 100 ans, toiles d'araignées décoratives, vieux comptoir, vieilles chaises, vieux patron, et encore plus vieille patronne qui, du fond de sa cuisine nous darde des regards assassins! le patron: Bérurier, dans San Antonio, ou, pour ceux qui n'ont pas cette référence, Raymond Bidochon, le cheveu en bataille gras, le regard torve, le ventre proéminent, et la main prête à soulager des démangeaisons intempestives et mal placées. A cela ajoutez le mégot de cigarette pendant de sa lippe, et vous aurez un tableau à peu près ressemblant.
Nous demandons cependant si nous pourrions espérer, qui un café, qui un thé (l'Homme pendant ce temps était allé garer sa voiture), à quoi, avec un regard nous considérant comme des extra terrestres il nous fut répondu que non, les machines ne sont pas branchées! Nous nous regardons, Véro et moi, et en silence nous nous demandons pourquoi alors il a ouvert son commerce? D'une voix toute gentille (si, si, j'en suis capable), je lui demande alors s'il aurait des toilettes. Toujours aussi renfrogné, et un brin embarrassé, il me répond que ce sont des toilettes à moitié turques, ce à quoi je lui réplique que mon racisme ne va pas jusque là et que basta! quand on a envie, on a envie. Sur un soupir profond, il nous guide alors vers une porte vermoulue, et nous voilà dans une grange en terre battue, avec des poulaillers désertés (comme dans Chiken Run, les poules ont dû se faire la malle!), je cherche du regard une porte indiquant les fameuses toilettes, mais non, notre périple n'est pas terminé, et il ouvre une espèce de grande porte coulissante en tôle qui donne sur une cour où un cerisier penche sous le poids de ses futurs fruits, et où, au fond, une cabane rudimentaire en bois arbore un magnifique WC écrit en grosse lettres. Effectivement, les toilettes sont totalement à la turque, juste un trou bétonné dans la terre! cela m'a renvoyé aux toilettes de mon enfance, au fond de l'Ardèche, je n'aurais jamais imaginé que cela puisse encore exister!
Bien, après ce petit interlude campagnard, nous reprenons notre route vers Amiens où je fais sur le marché l'acquisition de plans de légumes bio, venus tout droit des hortillonnages, et qui, l'an dernier, m'avaient totalement satisfaite, alors, j'espère qu'il en sera de même cette année. Ensuite, nous nous inscrivons pour visiter la magnifique cathédrale, mais il fait si froid que nous ne finirons pas la visite, et que l'Homme, qui est parti en tee shirt, va quérir, ventre à terre, un sweet bien chaud. La visite se poursuivra tranquillement à travers la ville l'après midi sous un soleil timide (on sent bien que  c'est déjà le Nooord!).

vendredi 18 mai 2018

Tout arrive! même l'envie de reprendre ce fameux blog qui met un sourire aux lèvres de certains de mes lecteurs complaisants!
Que m'est il arrivé durant ces 4 années où je vous ai délaissés, mais non oubliés?
Je pense que le pire a été, un soir de réveillon 2016, l'attaque sournoise et imprévue d'un vilain, très vilain microbe qui avait commencé à se déguiser en grippe avant d'être démasqué et éradiqué... au bout de plusieurs mois, dont 1 d'hôpital et 2 de rétablissement approximatif. Je ne suis toujours pas entièrement remise puisque mes os ont été attaqués, spécialement ceux du pied et du genou. Ceci pour expliquer que la principale séquelle que j'ai consiste à marcher difficilement, un peu comme un canard à qui on aurait rogné les ongles. Quoi? un canard ça n'a pas d'ongles? Vous êtes sûrs? Bon, alors comme un canard à qui on aurait rogné les ongles...s'il en avait.
Il y a quelques mois, je reçois un mail d'une proche me disant: "madame Z recherche de toute urgence une mamie dynamique pour accompagner un voyage scolaire dirigé par sa fille, ça t'intéresse?"
Ah! orgueil sans préjugés, quand tu nous tiens! Et comment que ça m'intéresse! moi qui ai toujours un pied levé pour aller voir ce qui se passe ailleurs! Est ce le terme de "mamie dynamique" qui m'a fait oublié l'espace d'un instant que marcher 500 mètres relevait chez moi de l'exploit? Toujours est il que je me suis entendue téléphoner à la fille de madame X: "mais oui, ça m'intéresse! les enfants? pas de problème! les visites de châteaux? pas de problème! dormir d'un œil en surveillant de l'autre d'éventuelles discordes enfantines? pas de problème!"
J'entendais bien en arrière fond comme une petite voix me disant "tu es complètement folle, ma pauvre fille! tu sais bien que tu ne peux pas marcher, tu sais bien que tu as maintenant une patience limitée pour nos chères têtes blondes et encore plus pour nos chères têtes brunes! et qu'est ce que tu vas faire, vieille chose, au milieu de tous ces jeunes, tu crois que tu vas faire illusion?"
Mais en général je suis incapable d'écouter ce genre de voix dite voix de la raison, et voilà comment, quelques mois plus tard, je me suis retrouvée à cavaler derrière 40 gamins visitant douves et donjons, sans possibilité de me pleurer dessus!
A Blandy les Tours, le donjon fait 34 mètres de haut, et j'ai à peine eu le temps de me penser: "je ne vais jamais pouvoir monter autant d'escaliers" que l'une des maîtresses me dit: " Ginette, soyez gentille, fermez la marche, ne laissez personne derrière vous"
Bon, puisque le choix ne m'est pas donné, je vais escalader ces marches, et faire taire mon genou ("ce soir, la douleur, ce soir, je t'écouterai gémir, maintenant, on n'a pas le temps"). Donc, me voilà grimpant, ahanant, en me motivant par l'idée des belles photos que je ferai du haut de la tour. Arrivée en haut, soufflant comme un taureau avant l'attaque, ma tête émerge au grand jour, et mes oreilles reçoivent ce message: "Ginette, ça ne vous ennuie pas de redescendre, il y a des petites qui pleurent car elles ont le vertige". Ben pourquoi ça m'ennuierait, je ferai mes photos une autre fois, car c'est dans mes projets de recommencer une telle montée!! Je redescends donc les 3 donzelles, qui, à peine en bas et tout vertige oublié commencent à chahuter. Je leur demande gentiment de se calmer, ce à quoi l'une d'elle me répond, du haut de ses 10 ans, et les yeux dans les yeux: "mais nous, on est des enfants, on a besoin de bouger, tu peux pas savoir, toi, tu es vieille!"
Trop heureuse de cette journée, je n'ai pas pu faire de photos, j'ai pris 100 ans d'un coup, et personne n'a été conscient de mon exploit sportif!!!
Alors, cher lecteur, j'attends tes applaudissements!

dimanche 27 juillet 2014

Petite balade dans Paris


Petite balade dans Paris
Ça fait longtemps que je ne suis point venue te rendre visite, cher lecteur ! mais je ne t’ai point oublié pour autant ! seulement, je n’avais rien de très drôle à te raconter, j’avais quelques démêlés douloureux avec mon genou, et il m’a fallu gérer ça au quotidien. Maintenant que la petite blagounette opératoire rejoint les souvenirs que l’on va bientôt oublier, je me tourne vers Homme bien aimé qui attend patiemment que je puisse faire autre chose que du surplace et que nous nous adonnions à notre passe temps favori – meuh non, pas celui là, bande de coquinous !- je veux parler de nos balades dans Paris !

Projet est donc fait pour ce samedi d’aller : 1) trainer sue la coulée verte (pour ceux qui ne connaissent pas Paris, il s’agit d’une promenade d’environ 4 km 500 dans un milieu verdoyant, et très fleuri et surplombant certains grands boulevards parisiens)

2) J’ai envie de faire visiter à l’homme de ma vie une magnifique église que j’ai visitée avec un groupe dans le quartier de la tour Saint Jacques, et je voulais retrouver dans un square le buste de Gérard de Nerval et l’extrait de son poème « je suis le ténébreux, le veuf, l’inconsolé, le prince d’Aquitaine à la tour abolie…. » que je voulais prendre en photo, ne l’ayant pas fait lorsque j’étais passé dans ce square ;

3) voir l’exposition sur l’Orient Express à l’institut du monde arabe.

Pour une fois que c’est moi qui établit le programme, l’homme, pas méfiant, applaudit à 2 mains. Comme en ce moment, ce n’est pas la canicule, mais pas le grand froid non plus, nous décidons de nous faire la coulée verte à la fraîche, genre 7h 30 du matin, donc départ 6h30, donc lever 5h30 !

Ah, ça valait la peine de se lever si tôt !!!

Arrivés à Paris à 7h15, l’Homme commence par pester car il ne trouve pas de place pour se garer, puis ayant trouvé sa place, il loupe son créneau par 4 fois ! moi je sais, j’ai appris au fil des ans que dans ce cas, la femme doit laisser pester et surtout fermer sa  grande bouche, ne pas dire avec un petit sourire ironique  « hé oui, chéri, si tu t’obstines à ne pas changer tes roues de direction, ce n’est pas le trottoir qui va changer de place », ou, encore pire : « si c’était une femme qui faisait ça, qu’est ce qu’elle prendrait ! » non, non, aucun commentaire insidieux ne sortira aujourd’hui de ma bouche, et finalement au vingtième m… pu…. n…. de d….0*** !!! et autres joyeusetés matinales, la voiture et le trottoir trouvent un compromis, et nous pouvons enfin partir faire notre balade sur la coulée verte…… pas ouverte avant 9h30 ! grrrrr !!! nez au vent, nous allons donc vers la tour Saint Jacques, par le métro, puis à pied, et nous errons, nous errons avant de tomber dessus, mais je ne retrouve pas l’église dont je lui ai parlée, ni mon square, évidemment, il ne fallait se fier ni à ma mémoire ni à mon fabuleux sens de l’orientation !!! finalement, après avoir visité ce très joli quartier, passé devant la bibliothèque sainte Geneviève, créée dans un ancien couvent, et vraiment de très belle architecture, mais pas ouverte avant 10 heures, nous tombons sur une église que je pense être la bonne, mais pas ouverte avant 9h30 !!! il est 8h45 !!! Quand je vous dis que ça valait la peine de se lever à 5h30 !!! nous allons donc trainer nos baskets dans l’ile de la cité, jusqu’à l’IMA, où nous devons encore poireauter avant de pouvoir aller visiter les 3 wagons de l’Orient Express. Exposition très intéressante au demeurant, mais il fallait être vraiment riche pour emprunter ce moyen de transport qui me fait encore rêver ! actuellement, pour aller à Venise par ce train qui ne s’appelle plus Orient Express, il faut compter au minimum 6 000 euros !!! mais à l’époque d’Agatha Christie, de Joséphine Baker et autres célébrités coutumières de ce genre de voyage, il fallait compter environ 20 000 euros le voyage jusqu’à Constantinople.

Ensuite, petite marche jusqu’à la Bastille, où nous nous sustentons, et là, on pourrait aller enfin sur la coulée verte, mais il fait trop chaud, et mon genou crie « grâce » !!!! alors, nous rentrons, l’homme a retrouvé toute sa bonne humeur, même s’il est un peu frustré de n’avoir pas pu en faire plus, et moi je suis furieuse de dépendre d’une douleur pour faire et marcher comme je veux !!! mais je sais que l’humeur de l’homme dépend aussi de mon humeur, donc je tais mon agacement, et nous rentrons comme un bon vieux couple pépère rejoindre notre havre de paix !!! mais nous comptons bien remettre ça au mois d’aout, quand tous les parisiens ont fui la capitale, et qu’on a l’impression d’être seuls dans cette grand ville !!! seuls avec les milliers de japonais, et touristes en tous genres !!!

mardi 20 novembre 2012


 

Un samedi ordinaire à Marseille

 
Venant de ma campagne briarde, je viens passer quelques jours auprès de fille ainée et de mes adorables ados de petites filles. Nous avons prévu un samedi tranquille fille- mère, les filles étant, l’une à Toulon avec son papa, l’autre avec une copine, la troisième (l’ainée) ne devant nous rejoindre que pour le repas de midi.

Tout débute donc très zènement, le soleil est au rendez vous, nous déambulons tranquillement en papotant de tout et de rien.

Midi ! Nous avisons pour manger un snack nous tentant avec des filets de sole, et petite fille ainée nous rejoint. Le snack va s’avérer très décevant, absente l’amabilité des mets et des serveurs, notre tranquillité et zénitude commence à être un peu bousculée, mais nous rêvons encore à notre après midi mère-fille, aux boutiques que nous visiterons tranquillement, au thé que nous prendrons sur le vieux port… lorsqu’une voix enjouée nous sort de nos rêves : « Maman, maman, on va à Central 13, allez, maman, dit oui, allez…. » Au fond de la Brie, on ne connait pas Central 13. Les Halles d’Auchan, oui, mais pas central 13. Donc, pas méfiante, mamie, et ne comprenant pas non plus la réticence de mère indigne essayant de refuser, mamie insiste pour que l’on fasse plaisir à notre grande cigale !

Ah ! J’ai bien fait d’insister ! ça aurait manqué à ma culture générale !

Chemin faisant (pan ! pan !)nous passons devant une boutique de réparations et vente de portables. Comme le mien donne des signes de faiblesse, que celui d’Ophé a aussi un problème, nous entrons. Le vendeur va m’accorder 10 minutes d’attention, le temps que je lui explique que je voudrais un téléphone qui téléphone, et non, pas un tactile, j’avais quoi me demande le vendeur ? un « panama », ha ha, madame, celui là porte bien son nom, ha ha, plus nul vous aurez du mal à trouver, ha ha !

Bon, j’acquiers donc un petit Samsung  mais je vais remballer les 100 questions qui me viennent en tête, genre comment je change de sonnerie, est ce qu’il enregistre, est ce que je peux le mettre en vibreur…. des questions de mamie, quoi ! je ne pourrai rien dire car entre la fille et la mère débattant des mérites d’Apple et de Samsung, des prix et des technologies employées par les 2 marques, les vendeurs très à l’écoute de ces acheteuses potentielles, relèguent mamie et ses questions près de la porte ! en même temps, la vente d’une tablette Apple (700 euros) et d’un Samsung has been (50 euros) n’ont rien de comparable !

Ensuite, mamie et ses questions sans réponse suivent la jeunesse vers le fameux magasin central 13. Que dis-je un magasin ? Une boite de jeunes avec DJ à l’entrée et des décibels comme s’il en pleuvait !

Mamie se relègue sur un fauteuil (ils ont tout prévu !), son nouveau jouet à la main, essayant dans un boucan d’enfer de décrypter ce nouveau mystère technologique.

Mes yeux tombent sur des écrans télés qui diffusent des clips qui ne correspondent même pas à la musique que le DJ de service, casquette vissée à l’envers et pantalon sous ses fesses replètes, nous balance en hochant une tête que je soupçonne vide de Nietzsche ou de Spinoza,mais peut être que je me trompe !

Et, à l’aise comme un poisson dans son bocal, une Ophé va, vient, essaye, et ça ? et ça ?ça me va ? tu te rends compte ! Section d’assaut était là hier, et donnait des autographes, trop nul ! je le savais pas !....

Pour moi, ce nom évoque plus une manœuvre militaire qu’un groupe de rap, mais avec ce nouveau genre musical, rien ne m’étonne !

Un mal de tête m’attaque sournoisement et c’est insonorisée, vidée de toute pensé cohérente, avec de violentes céphalées que je vais continuer mon périple marseillais. Grande Ophé, heureuse mais ayant très raisonnablement dépouillé le porte monnaie maternel, part de son côté, fille ainée remâche une certaine rancœur contre l’avance qu’on lui a extorquée pour réserver les articles convoités, et nous arrivons au grand centre commercial Bourse, où je crois rêver : 172 écrivains dédicacent leurs œuvres ! je voudrais discuter avec chacun d’entre eux, feuilleter tous ces livres, et avoir assez de liquide pour pouvoir acquérir certaines œuvres, je voudrais, je rêverais…. mais nous n’avons plus trop de sous ni de temps, et ma grande fille, raisonnable pour deux, me traine dans une fnac bondée où on se bouscule, où on se perd, où tout est tentation, donc frustration, on en sort, on y revient puis finalement, on s’écroule devant deux jus de fruits délicieux et bien mérités. Retour enfin à la maison dans des transports en commun où les échanges verbaux agressifs éveillent en nous des envies d’intervenir auprès des agressés, mais nous nous tairons lâchement ou prudemment… nous arrivons fourbues à la nuit tombante, mais nous ignorerons encore un peu l’appel doucereux du canapé, car il nous reste à faire des courses alimentaires, dans ce magasin qui, merveille des merveilles vous ouvre ses portes jusqu’à 22  heures ! Allons donc dépenser les gwenecks qui nous encombrent et que nous avions su sauver face à la littérature et ses tentations !

Je suis malgré la fatigue et  mon mal de tête très contente d’avoir partagé cette après midi avec fille et petite fille, je saurai désormais quel est cet enfer délectable (enfer pour les adultes, délices pour les jeunes) qui constitue la toile de fond de mes marseillais.

jeudi 4 août 2011

Vous connaissez les Amish? et les mormons? moi non plus, mais d'après l'idée que je m'en fais, je pense que je viens de passer une folle semaine chez les mormish. Chez les mormish, il n'y a pas de télé, on n'emmène pas les enfants chez le médecin, à moins qu'ils ne soient à l’article de la mort, et les codes sociaux ne sont pas forcément les mêmes que dans la vraie vie. Il n'y a d'ailleurs pas que du mauvais par rapport à la vie chez les habitants de la planète consumérisme. Mais par contre il y a du surprenant! du fait que les codes sociaux ne sont pas les mêmes. Par exemple, quand votre gendre fait irruption à 3 heures du matin dans votre chambre en vous demandant s'il peut dormir avec vous, ça ne veut pas dire que votre charme a encore fait des ravages, mais tout simplement qu'il a tellement mal au dos qu'il aimerait bien voir si votre lit serait plus confortable et lui permettrait ainsi quelques heures de repos.


Quand petit mormish hurle à vous percer les tympans parce qu'il n'a pas ce qu'il veut, ça ne s'appelle pas un caprice, mais une frustration, et la solution n'est absolument pas la fessée, bande de mamies sadiques, mais une longue et patiente explication suivie parfois de négociations. Là, j'avoue que je béé d'admiration devant maman mormish qui a une patience à toute épreuve, que ce soit pour éponger les dégats du dernier petit mormish qui affirme sa propreté.... partout où il peut se soulager, et même parfois aux toilettes, que ce soit pour fabriquer des médailles de super héros, que ce soit pour dormir avec les mormish angoissés et les mormish dont le sein est encore le meilleur doudou..... et la liste de ces actes d'héroïque patience pourrait être longue.


Chez les mormish quand un petit tombe sur la tête en voulant descendre tout seul du caddy, aidé en celà aimablement par son frêre, on ne crie pas à la fracture du crâne, on n'appelle pas les pompiers, on attend de voir venir, car on a une confiance totale en la robustesse des petits mormish! Par contre, il faut prévoir un remontant pour la mamie qui, elle, manque se trouver mal.


Quand on veut occuper par temps ordinaire (la pluie en normandie étant un temps ordinaire) les petits, on les emmène dans des aires de jeux surpeuplées, où 300 enfants hurlent, sautent du haut de toboggans de 2 mètres, se perdent, risquent à chaque instant se faire écraser par les plus grands (mais seule mamie anxieuse voit cette somme de dangers, et là aussi, il vaut mieux lui trouver un remontant), ou se fracturer le cou en tombant mal.... mais c'est mal connaître les petits mormish qui sont en caoutchouc, et, il faut bien le dire ont un ange gardien à temps plein au dessus de leur tête.


Chez les mormish, on mange légumes et repas équilibré les 3/4 du temps (l'autre quart étant consacré au macDo, et si devant son assiette de légumes, le petit déclare: "j'aime pas ça", maman aussitôt d'un ton péremptoire répond: "je m'en fiche, ce n'est pas mon problème", et lui enfourne une cuillère de haricots ou de tomates ou de courgettes non désirée, mais ingérée tout de même.


Chez les mormish, toujours dans le cadre des codes sociaux différents, on n'exige pas des petits les bonjour-bonsoir-merci-s'il vous plaît dont rêvent tous les grands parents psycho rigides dont je fais parfois partie, mais comme je m'adapte aux codes sociaux des tribus quand je les connais, çà ne me choque pas plus que ça. Il parait que brusquement, suite à on ne sait quelle illumination, quand ils seront plus grands, ils le feront naturellement. J'avoue mon scepticisme, car par expèrience, c'est en général le contraire que j'ai observé: de chères têtes blondes adorables de merci mamie, s'il te plait mamie, oubliaient en grandissant ce genre de communication que nous les vieux nous apprécions tant.


Enfin, chez les mormish, quand on reçoit sa maman, on le fait avec une telle gentillesse, avec tant d'attentions délicates, tant d'amour que je ne peux que sourire des codes sociaux qui ne sont pas les miens, et que je ne peux que remercier fille mormish de ce surprenant et merveilleux séjour! et merci aussi à Tony qui a voulu mieux me connaitre, mais a parfois cru qu'un éléphant pouvait atteindre la légèreté d'un papillon..... je vous aime tous les deux!!!

dimanche 20 février 2011

retour de Bretagne

Ah qu'elle est belle ma Bretagne, sous sons ciel gris il faut la voir..... Que oui on en a vu du ciel gris, dégoulinant toutes ses larmes d'hiver!!! Mais on n'a pas vu que du ciel gris, on a aussi, grâce à la gentillesse d'une de mes filles, pu assister à un concert des Tri Yann (les 3 jeans: Jean Paul, Jean Louis et Jean), entre 63 et 65 ans chacun, nous craigniions un remix pathétique de chanteurs hasbeen. Hé bien, foin des idées préconçues, on a assisté à un grand spectacle, pas à un tour de chant mais à un véritable spectacle, avec des tenues hallucinantes, de la musique disco par moments, et surtout une pêche de la part des 3 Jeans que beaucoup de jeunes pourraient leur envier. Je me suis même demandé à quoi ils se dopaient, sans doute un mélange bière, shuchen et joie de vivre!!! En bref je conseille à tous ceux qui connaissent Tri Yann, s'ils ont l'occasion, d'aller assister à ce spectacle, ça vaut le coup!
Mais ensuite nous attendait une moins jeune et moins péchue, mamivette, qui n'a plus du tout d'équilibre, qui ne marcha quasiment plus ou à la façon d'un petit enfant qui fait ses premiers pas, mais qui par contre a bien la cervelle en place.
Force nous a donc été de lui trouver une résidence où elle puisse continuer à vivre en toute sécurité. Il y a quelques temps nous en avions visité une, un vrai mouroir, sinistre au possible, avec Jean Yves, on était sortis de là, on pleurait! et c'était là en plus qu'elle voulait aller. Nous avons donc prospecté, et à deux pas d chez elle, nous avons trouvé un lieu de vie hébergeant sur 2 étages des jeunes étudiants et des jeunes travailleurs, et sur les 3 étages en dessous des seniors. Maison médicalisée de surcroît, où nous avons été reçus avec une gentillesse et une compétence du personnel fort rassurants. Dès qu'on entre on est accueillis par des gazouillements de perruche (enfin, là, je parle de gazouillements, mais quand vous les avez chez vous, c'est plutôt des cris), par des fleurs, des plantes, des couleurs vives, et du monde partout, infirmières, aides soignantes sont très présentes. Nous l'avons donc faite visiter à Yvette qui n'a qu'une hâte, tout en ayant mal au coeur de laisser sa maison, c'est d'y entrer. Pour cela on attend qu'une place se libère, elle est en tête de liste d'attente, ce qui rassure tout le monde.
Il existe donc pour les seniors des lieux de vie où on ne les force pas à terminer leur jour dans une atmosphère débilitante et désespérante, c'est plutôt positif, non? et le tout pour un prix extrêmement correct qu'aucun mouroir de la région parisienne ne pratique.
A commencé ensuite la course aux dossiers, dossiers pour la maison de retraite, dossiers pour la mutuelle, pour le dentiste, pour l'aide ménagère, mais je dois dire que partout nous avons reçu de la part des administrations des accueils très humains et empreints de gentillesse et de professionnalisme. Jamais je n'ai pu rencontrer autant de compréhension en région parisienne. Bon faut dire aussi qu'à Brest la population est plutôt âgée, donc ils ont l'habitude!
Même pas eu le temps d'aller au cinéma, à peine celui d'aller boire un thé à la sauvette entre 2 feuilles de sécu et des chariots plein!
Heureusement, sur la route du retour, nous nous sommes arrêtés pour une soirée chez nos amis de Fougères, et ce momengt de détente et de convivialité nous a fait un bien fou.
Et c'est sous une pluie battante que nous avons fait la route nous séparant de Meaux, pour retrouver une maison glacée (13 degrés), où m'attend maintenant une semaine de mamie sitting que je vais essayer d'égayer au mieux!!!

samedi 11 septembre 2010

fin des vacances

Hé oui, cette fois, ça y est, les vacances sont finies et bien finies. Oui, je sais, chez certains, ça fait déjà un bail qu'elles sont finies, mais pour nous, c'est juste maintenant la fin de nos très longues vacances!!! soyez pas jaloux, on peut pas tout avoir: la jeunesse, la pêche, l'avenir devant soi, et de très longues vacances!!!
Ces vacances furent diverses et heureuses, j'ai vu défiler dans un joyeux tourbillon tous mes petits enfants, leurs rires, différents suivants leurs âges, leurs câlins, leurs courses folles dans la maison, leurs "j'aime", "j'aime pas bien", "là, t'assure pas, mamie", ou leurs "là, t'as assuré mortel!!!" (ça, c'est les pâtes à la carbonara).... que du bonheur!
Puis il y a eu le grand rassemblement familial sous le prétexte de nos 20 ans de mariage, où chacun nous a gâté au maximum. J'avais le grand bonheur de la visite de mes soeurs, qui n'étaient pas venues me voir depuis 10 ans! alors, ça a fait du monde, des rigolades, des petites prises de bec, des frustrations, car chacun n'avait pas forcément l'oreille de chacune, mais pour nous beaucoup de bonheur de voir combien chacun et chacune a mis du sien pour nous faire plaisir, Tony et Jo mettant leurs gros problèmes de santé entre parenthèses, mes soeurs transbahuttant des valises plus lourdes qu'elles pleines de cadeaux, mes filles rivalisant d'élégance et de gentillesse, Patrick et Damien nous offrant une bonne humeur et de la franche rigolade dont mes soeurs garderont longtemps le souvenir, et nous aussi! A tous merci!
Et puis, nous sommes partis en cure, épuisés et heureux, à Aix les Bains. Merveilleux endroit dans les Alpes, gite au milieu des prairies, un peu isolé au gout de Francine, mais ô combien reposant! alors, là, finie la franche rigolade!!! on s'est retrouvé avec des vieux de chez vieux, moyenne d'âge 110 ans, cannes et déambulateurs en avant, plein de vieux sûrs de l'impunité due à leur grand âge, ce qui les conforte dans une impolitesse et une exigence des plus désagréables. Avec Francine, ça nous avait déprimé grave la première semaine, surtout qu'on se demandait combien de temps il nous restait avant de devenir comme ça (qui vient de dire" vous êtes déjà comme ça!"?) En plus, tout le personnel soignant était d'une moyenne d'âge de 23 à 24 ans, et elles, ça devait encore plus les déprimer!!! heureusement, la rentrée aidant, les rues se sont animées de rires d'enfants, de poussettes, d'amoureux enlacés, et de quelques djeunes sur leurs mobs pétaradantes. Sur la place d'Aix, tous les après midi, il y avait bal, mais attention, pas de la disco, non, du tango lent, très lent, pas du tout violent, du bal de vieux, ça sentait l'antimite, beurk....
Alors, on a fui tous les après midi le cinquième âge pour visiter la région, ô combien magnifique, Francine et Jean Yves se sont fait peur sur les ponts enjambant des précipices, car ils ont le vertige, moi, je leur faisais encore plus peur en les menaçant de faire de l'équilibre sur les rembardes, on s'amuse comme on peut!!!
Le Mont Blanc était à porté de vue, les lacs nous invitaient à nous jeter dedans, quelle sérénité!
Et puis il y a eu l'épisode Chanelle. Chanelle était la chienne des proprios, une bouvier bernoise magnifique, de 3 ans, la grande amie de Toune, et dès que ses patrons la lachaient, c'étaient des courses à n'en plus finir dans les prairies environnantes, des mordillages mutuels, des "je te pique ton jouet, viens le chercher si tu l'oses", un régal de les voir s'éclater! Et puis, une paprès midi, la fille des proprio rentre avant ses parents, lache Chanelle, et les voilà parties comme d'habitude, 2 fofolles! A un moment, en fin d'une course effrenée, Chanelle fait un grand bond en l'air, couine bizaremment, et retombe sur mes pieds... morte! Arrêt cardiaque, on n'a rien pu faire, ça nous a vraiment secoués, c'était si brusque!
Après, Toune n'a plus jamais couru comme une folle dans la prairie, sauf si son maître l'y incitait en lui lançant des batons.
L'an prochain, nous reviendrons dans ce gite, et il y aura surement un nouveau bébé chien, et des vieux pleins les termes, et le Mont Blanc qui nous dominera, mais en attendant, nous reprenons le fil de nos activités, Jean Yves retourne au boulot lundi, je retrouve mes petits meldois dans la semaine, et j'attends déjà les prochaines vacances qui me ramèneront tous vos fou rires et vos tourbillons!