vendredi 12 décembre 2008

les voyages forment la jeunesse.....


Ce jour là était placé sous le signe du stress.
Tout a commencé quand, avec mon amie Marie Jo, nous sommes parties, à l'heure pour une fois, à la gare rejoindre nos apprenants pour une virée à Paris. Au niveau du carrefour devant le Palais de Justice, une voiture de pompier réclamait à grand coups de sirène une priorité que Marie Jo a eu la grande sagesse de lui accorder, en pilant.Le conducteur derrière n'a pas eu la même sagesse, et un grand boum s'est répercuté dans ma tête, me renvoyant à d'autres grands boums traumatisants, et je me suis complètement bloquée sur ce bruit de tôle froissée, totalement paniquée, et en même temps essayant de ne rien laisser sortir de la panique. Le résultat s'est fait sentir au niveau de mes cervicales, mais le temps n'était pas à s'apesantir sur les petits bobos, la voiture n'avait rien, donc, basta, direction la gare.
Merveilleuse surprise, tout le monde était là, à l'heure ou presque.
Nous voilà donc gaiement ou inconsciemment partis à Paris avec une trentaine de personnes, dont beaucoup ne sont pas du tout autonomes ni dans la langue ni dans la vie, et même certaines carrément handicapées mentales.


Mais qu'importe, le soleil est là, tout le monde est heureux, nous voilà dans le train, tout va bien.
Gare de l'est, ça va encore, les groupes restant encore un peu groupés, mais bientôt tout le monde se mélange, et là le stress commence. Comment repérer "mes" 13 parmi la trentaine, et je suis partie pour 5 heures de "vous n'avez pas vu Sylvain? où est Marie Thérèse?Habiba, où est Habiba?" Le pire étant que chaque fois que je panique en ne voyant plus mon Sylvain, qui a un corps de 40 ans mais un esprit de 12 ans, tout le monde est très gentil et s'éparpille dans toutes les directions pour retrouver Sylvain, résultat, au lieu d'une personne qui disparait, c'est 15 d'un coup, et on se rend compte ensuite que, à part 6 personnes de mon cours de l'après midi, personne ne connait Sylvain, mais tout le monde le cherche!
Nous avons vraiment vécu de grands moments cet après midi là!



Surtout dans la foule des Galeries Lafayette, foule huppée au demeurant, regardant d'un oeil un peu outré, un peu méprisant, parfois un peu amusé, cette troupe bigarrée et bruyante faisant haut et fort les commentaires sur les prix pratiqués, style: Mimouna, viens voir la chaîne, là, tu as vu combien ils vendent ça? au bled, tu as la même pour même pas le quart du prix, c'est des voleurs, ici!!!!
Nous montons tout à fait en haut des Galeries, et de la terrasse, nous avons une magnifique vue de nuit sur Paris. C'est le moment que choisissent les africaines pour pique niquer. Non, non, elles ne nous sortent pas de bêtes sandwiches au poulet, non, mais des boites de sardines, qu'elles vont gentiement répandre sur le pain, mais aussi, par terre, sur leurs vêtements, etc....
Le coup des sardines, on ne l'avait pas encore eu!!! les japonais et la jet set présente ce jour là appareils photo en bandoulière n'en revenaient pas!
Tout s'est encore corsé sur les quais du métro quand notre boute en train du groupe, oui, on avait ça aussi, un jeune style Laurent Thuets, qui se prenait pour un moniteur de colonie, et qui se met à crier sur les quais du métro: alors, tout le monde est content?
-les élèves, timidement: oui, merci madame Ginette, merci madame Dominique, merci, madame Marie Jo
- la foule sur le quai du métro: Wouaisssssss!!!
Grand moment de rigolade, c'est pas si souvent aux heures de pointe!
Et quand le métro est arrivé, bondé, grand moment de panique pour moi: on ne va jamais les faire tous rentrer dans une rame déjà bondée, on va en perdre, bouhhhhhh
Ben non, ils sont tous entrés, hilares, ils n'avaient jamais vécu ça, les commentaires fusaient bon train, les rires aussi.
Là dessus, j'avais mon ange gardien qui roulait des yeux effarés: Mahamadou, malien de 25 ans, arrivé il y a moins d'un mois en France, qui a vu en moi un concentré de sa grand mère ,de ses tantes, de sa mère, de ses soeurs, et qui me protégeait de son grand bras et de sa présence, tout en étant totalement affolé lui même. Faut le comprendre, la savane est tout de même plus calme que la place Vendôme ou le métro à 6 heures du soir!
Finalement, on a réussi, miracle inexplicable, à ramener tout le monde à Meaux à 8 heures du soir. Enfin, on a lâché tout le monde à la gare, on espère que tout le monde aura retrouvé le chemin de la maison!!!
Je ne sais pas en combien de temps mon dos se remettra de cette expédition, mais leur bonheur devant les illuminations, leur admiration devant les ors du palais Garnier sont une bien douce pommade sur mes courbatures.



Voilà, je voulais vous faire partager un moment de ma vie de calme retraitée! J'espère ne pas vous avoir saoûlés!

4 commentaires:

totomathetvio a dit…

rho la galère !!!
J'imagine tres bien. Nous étions allées voir les illuninations avec Titia et les deux loulous l'année dernière : mémorable ! et nous n'étions que 4 ! alors 30 !!! et dans les galeries lafayette en plus !
Tu vas consulter qq'un quand même pour tes cervicales. Moi ça avait durer des mois apres le meme type d'accrochage.

barbaracadabra a dit…

alors,conseils d'Huggy-les-bons-tuyaus
concernant les lieu publiques bondés:le gilets jaune!imparable pour reperer tes trente!

concernant le metro bondé:faire 2 ou 3 groupes,en priant le bon dieu que Sylvain que tu ne vois pas dans la rame soit avec la collegue

concernant la sardine,subir l'odeur des vetements tachés peut aidé pour le paragraphe precedent,fuite de la foule hors de ta rame!

concernant ton accident de voiture,accident de travail,tu te serais moins embeté!!

truiss a dit…

*prend des notes pour le jour où elle sera à la retraite*

sérieux maman tu m'as fait mourir de rire mais en même temps! ouh! t'es courageuse quand même! tu dois vivre de sacré moments en même temps, ça doit être vraiment chouette et émouvant aussi!

heu mais quand même faut le vouloir dis donc :D

pétula13 a dit…

c'est très émouvant comme récit! C'est ce que j'appelle la générosité et le partage : on donne de son temps et de son energie pour faire plaisir à l'autre. J'imagine que toutes ces paersonnes n'oublieront pas de si tôt cette journée et ne t'oublieront sans doute jamais...